Malgré la pluie, plusieurs citoyens se sont déplacés au marché public du 28 septembre 2019 rue Basile-Routier (Photo : jdv - Philippe Rachiele)
Malgré la pluie, plusieurs citoyens se sont déplacés au marché public du 28 septembre 2019 rue Basile-Routier (Photo : Philippe Rachiele, JDV)

Un premier marché public temporaire a accueilli les résidants d’Ahuntsic-Cartierville, samedi 28 septembre, sur Basile-Routhier, entre le boulevard Gouin et la rue Stanley-Park. Il était annoncé, et nombreux étaient les riverains qui l’attendaient! Parallèlement, une étude de pré-faisabilité sur la possibilité d’avoir un marché public qui aurait pignon sur rue, était présentée par l’arrondissement, en après-midi, au Pavillon d’accueil du Parcours Gouin.  Pour l’an prochain, les astres s’alignent pour qu’un marché public temporaire revienne au même endroit, mais pas nécessairement pour les années subséquentes. Explications.

Depuis 2007, le nombre de marchés publics a triplé en Amérique du Nord et l’engouement est également présent au Québec.  Il faut cependant réunir les conditions gagnantes, car 25% des marchés ont fermé leurs stands après avoir été ouverts moins d’un an et 50% ne passent pas le cap des sept ans.

Selon l’étude réalisée par l’arrondissement en collaboration avec Jean-Philippe Vermette, directeur au Laboratoire de l’agriculture urbaine de l’UQAM, l’appui des municipalités [ou arrondissements] semble indispensable pour la réussite à long terme d’un marché public.  Dans de nombreuses histoires à succès, l’espace est gratuit ainsi que le raccordement aux services publics.  De plus, dans 50% des cas, les infrastructures, le financement d’une partie des opérations ainsi que la promotion sont également disponibles gratuitement.

Beaucoup de facteurs doivent être pris en considération pour l’ultime décision de mettre sur pied un marché public.  Certains marchés sont temporaires, d’autres semi-permanents, et finalement d’autres sont permanents.  Il faut tenir compte des exigences de lieux, d’espaces, d’éloignement des citoyens, de l’accès aux transport pour les citoyens, du stationnement, de l’accès pour les producteurs, et de coûts différents.

Emplacements évalués pour un marché public d'Ahuntsic-Cartierville (Source : Arrondissement)
Emplacements évalués pour un marché public d’Ahuntsic-Cartierville (Source : Arrondissement)

Sept emplacements étudiés

Sept sites potentiels ont été évalués lors de l’étude de pré-faisabilité de l’arrondissement.  Parmi eux, certains appartiennent à l’arrondissement ou à la Ville-centre (Louvain Est et Ouest), certains sont encore occupés (trois cours de voiries).  L’ancien site du Loblaws est central, mais privé; le coût du loyer doit donc être ajouté à l’équation.

[ndlr: À ce sujet, journaldesvoisins.com avait tenté de savoir le montant du loyer annuel qu’avait dû payer la société de transport EXO au promoteur propriétaire du Loblaws pour y louer un stationnement alternatif pour les utilisateurs du train de la ligne Deux-Montagnes,mais peine perdue. Le jdv avait essuyé une fin de non-recevoir de la part d’EXO. La décision est toujours en appel devant la Commission d’accès à l’information du Québec.]

D’autres sites ont également été identifiés dans l’étude de faisablité: celui du futur centre communautaire de Cartierville (sur Grenet) dont les jardins arrières font en sorte que le lieu est plus bucolique que d’autres sites. Il s’agit toutefois d’un site excentré pour une grande partie des citoyens de l’arrondissement.

Certains sites peuvent être utilisés à court terme pour des marchés saisonniers, mais seraient peu propices à l’établissement d’un marché permanent qui nécessiterait des infrastructures importantes, selon l’étude de pré-faisabilité.

Des concurrents pour les commerces locaux?

Selon l’étude de pré-faisabillité, les sociétés de développement commercial (SDC) les plus récentes dans l’arrondissement appuient de façon plus importante la mise sur pied d’un marché public.

« L’offre est complémentaire et devrait être même bénéfique pour les commerçants», a mentionné pour sa part Émilie Thuillier, la mairesse de l’arrondissement, en réponse au journaldesvoisins.com, concernant la possibilité que certains commerçants pourraient  trouver que le marché public entre en concurrence avec leurs propres commerces.

Parmi les clients rencontrés, notons que plusieurs mentionnaient qu’ils auraient aimé une plus grande variété de fruits et de légumes dans les étals. Mais l’expérience semblait concluante, pour la plupart. Idem pour les commerçants.

« On a bien aimé l’expérience et on est prêt à renouveler », a mentionné Didier, l’un des propriétaires de la poissonnerie Fou des iles, en entrevue au journaldesvoisins.com, alors que la journée se terminait au marché.

Et la suite des choses?

À la suite de l’expérience du marché public du 28 septembre, une analyse coûts-bénéfices sera réalisée pour déterminer quelles seront les prochaines étapes. Cependant, à court terme, il semble, selon Émilie Thuillier, que pour l’an prochain, c’est probablement plus facile de réutiliser le même site pour cette journée de marché public.

Malgré la pluie, plusieurs citoyens se sont déplacés au marché public du 28 septembre 2019 rue Basile-Routier (Photo : jdv - Philippe Rachiele)
Malgré la pluie, plusieurs citoyens se sont déplacés au marché public du 28 septembre 2019 rue Basile-Routier (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

 

Pour prendre connaissance de l’étude d’impact, cliquez ici.

 

 

 

 

 



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Denis Lapointe
Denis Lapointe
4 Années

L’intérêt des résidents m’a semblé manifeste d’autant que les conditions météo étaient vraiment défavorables.
Cependant, on est loin du marché public auquel les montréalais aspirent. Ils souhaitent un marché écolo complémentaire à l’offre commerciale de proximité. Ils veulent y trouver du bio local mais à prix acceptable et c’est certain que les tout petits producteurs peuvent difficilement remplir cette commande. J’en ai eu la preuve avec mes deux poivrons et mon concombre payés 6,50$.
Ce marché devrait aussi accorder une large place aux modes de consommation écoresponsables pour permettre aux montréalais d’être mieux équipés pour la transition vers un mode de vie plus écologique à laquelle l’état de la planète nous convie.
Enfin, je ne crois pas que des étals de vêtements, d’articles de toutes sortes aient leur place dans un marché public car on ne voudrait pas le confondre avec un bazar.
Dans mon cas j’ai participé à cet événement mais je n’y retournerais pas si la formule demeure la même car j’ai été très déçu.
J’attend toujours un marché public permanent digne de ce nom!

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