Geneviève Paquin est nutritionniste au Centre Jean-Jacques-Gauthier. Ce dernier comprend une salle de gym pour aider les gens à se maintenir en forme. (Photo: Loubna Chlaikhy, JDV)

Inauguré en 2021, le Centre Jean-Jacques-Gauthier est spécialisé dans les maladies chroniques. Orienté vers une prise en charge pluridisciplinaire, il offre notamment à ses patients de miser sur l’alimentation. Rencontre avec une nutritionniste et sa patiente atteinte de diabète.

Ce texte a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de décembre 2023-janvier 2024, à la page 8. Il fait partie de notre dossier sur la santé. 

Obésité, diabète, hypertension, maladies respiratoires… le point commun de toutes ces maladies est qu’elles sont dites «chroniques». En l’état actuel de la science, les médecins ne savent pas les guérir. Pour autant, les maladies chroniques ne sont pas une fatalité. Au Centre Jean-Jacques-Gauthier, une équipe d’infirmiers, nutritionnistes, kinésiologues et chercheurs le démontre chaque jour à leurs patients. 

Avec une approche collaborative et personnalisée, ces professionnels de la santé les aident à reprendre le pouvoir sur leur santé. 

«Le changement des habitudes de vie en matière d’alimentation joue un rôle très important dans l’état de santé d’une personne», assure Geneviève Paquin, nutritionniste spécialisée dans les maladies chroniques.

Repousser la médication

Prenons l’exemple du diabète. Cette maladie touchait 10 % des Canadiens selon la Bibliothèque du Parlement du Canada (6,6 % des Québécois en 2017, selon Statistique Canada).

NDLR: Pour d’autres statistiques, consultez le tableau «Le diabète: épidémie du 21e siècle» de l’association Diabète Québec.

«On peut retarder de quatre ans la prise de médicaments en changeant son alimentation. Cela permet de ralentir la maladie, mais surtout les dommages physiques, car plus on contrôle la courbe du diabète, plus on protège les pieds et les yeux des risques liés à cette maladie. On prévient les risques cardiovasculaires, ou encore l’impuissance chez les hommes», souligne la spécialiste.

Toutefois, chaque cas est différent. Lorsqu’un patient est adressé au centre ou s’autoréférence avec le formulaire en ligne, la nutritionniste consulte son dossier médical et le reçoit pour une première consultation d’une à deux heures. 

«Je pose beaucoup de questions au patient. Je regarde ses habitudes de vie, si c’est un fumeur, sa consommation d’alcool, s’il travaille de nuit ou encore ses états financiers, car je ne veux pas proposer un plan qu’il ne pourra pas mettre en œuvre. L’alimentation ce n’est pas juste ce qu’on mange, mais comment on mange. On sait par exemple que lorsqu’on est devant la télévision, on ingère de 17 à 60 % d’énergie de plus», explique Geneviève Paquin. 

En collaboration avec le patient et ses priorités, la nutritionniste établit un plan avec des objectifs à mettre en œuvre. Un suivi est ensuite proposé jusqu’à ce que le patient soit autonome. «Notre approche est celle du un pas à la fois. Le plus dur du travail est fait par la personne, lorsqu’elle sort de consultation», note la professionnelle de la santé.

Des résultats probants

Lorsqu’elle a découvert qu’elle était diabétique, en pleine pandémie, Pascale Louis a vécu un véritable choc. «Mes parents sont tous les deux diabétiques, donc je savais que j’étais à risque, mais j’ai eu du mal à l’accepter», confie cette ancienne Ahuntsicoise, qui fréquente le Centre Jean-Jacques-Gauthier.

Entourée d’une nutritionniste, d’une infirmière et d’un kinésiologue, Pascale Louis a pourtant appris à vivre avec la maladie. «Si je suis en santé aujourd’hui, c’est avant tout grâce à Mme Paquin, et au reste de l’équipe. Elle m’a appris à gérer mon alimentation et à prendre ma santé en main. Même si je faisais déjà attention, je me suis rendu compte que je mangeais mon stress», confie la patiente.

Ici, pas question de parler d’interdits alimentaires ou de régimes tendance prônés sur les réseaux sociaux. «Être diabétique ne signifie pas ne plus jamais manger de gâteau, mais savoir comment maintenir une courbe glycémique stable», insiste Geneviève Paquin. 

Pour aller plus loin, Pascale Louis a également participé à l’un des programmes d’activité physique dispensés dans la salle de gym du centre. Moderne et spacieuse, elle est équipée de machines d’exercice et de tout le matériel sportif nécessaire. 

«J’ai assisté à une session de plusieurs semaines, et aujourd’hui encore je continue à faire mon programme d’exercice trois fois par semaine», confie-t-elle. Un bel exemple du pouvoir de l’alimentation et du sport sur la santé.

NDLR: le Centre Jean-Jacques-Gauthier offre également le programme «Prévenir les chutes et les fractures chez les aînés»

Autres articles du dossier Santé parus dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de décembre 2023-janvier 2024:

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