(Photo : Philippe Rachiele, JDV)
(Courtoisie: Page Facebook Sault-au-Récollet/UNESCO)

Déjà riche en histoire, le Sault-au-Récollet devrait ajouter un autre «trophée» à sa collection avec la création éventuelle d’un nouveau musée pour donner suite aux découvertes spectaculaires faites sur le site archéologique de Fort Lorette, tout juste à l’est du CHSLD Edmond-Laurendeau.

Une étude de faisabilité pour un projet «à saveur muséale» pour reprendre l’expression du conseiller de ville du district du Sault-au-Récollet,  Jérôme Normand, est en voie de réalisation pour déterminer quelle forme pourrait prendre une telle institution dans notre cour.

« Il y a une belle mobilisation pour un tel projet », a lancé le conseiller du Sault-au-Récollet alors que l’on note effectivement une belle unanimité dans le nord de la ville pour ajouter une institution muséale permettant aux visiteurs de saisir un pan important de l’histoire entourant la fondation de Montréal après l’arrivée d’autochtones, notamment dans et autour de l’Île-de-la-Visitation.

Récemment, environ 25 acteurs du milieu, allant de représentants des divers paliers de gouvernement à la Société d’histoire Ahuntsic-Cartierville (SHAC) en passant par la paroisse de la Visitation et des gens du secteur, ont discuté de cette idée à la suite de la décision prise par le ministère de la Culture et des Communications (l’actuelle députée de Maurice-Richard Marie Montpetit était alors titulaire de ce ministère en juin dernier lors de l’annonce officielle) de désigner le cœur du Sault-au-Récollet comme lieu historique (le fort et la mission de la Nouvelle-Lorette, à la fin du 17e siècle).

Un comité a été constitué il y a quelques mois à la suite de l’initiative lancée par l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

« Le comité créé l’été dernier avait pour mandat de voir ce qui pourrait être fait dans l’avenir pour mettre en valeur le site, a indiqué Yvon Gagnon, co-président de la SHAC. La venue d’un Musée, comme un écomusée participatif par exemple, viendrait ainsi combler le vide laissé par la disparation de Cité Historia »,  a-t-il renchéri.

La nouvelle institution pourrait fort bien s’installer dans l’un des bâtiments historiques du secteur, quelque part entre le site des moulins (un bel exemple du patrimoine industriel de la Nouvelle-France) et celui de Fort Lorette.

Étude de faisabilité

Mais avant de crier victoire, le comité est appelé à faire ses devoirs afin de pouvoir obtenir des fonds de Patrimoine Canada (étude et mise en place d’un musée, selon les programmes), dont la responsabilité a déjà incombé à l’actuelle députée fédérale d’Ahuntsic-Cartiervile, Mélanie Joly.

D’ailleurs, en campagne électorale, Mme Joly s’est fait un point d’honneur de vouloir reconnaître et protéger le caractère historique de l’ensemble du Sault-au-Récollet.

Des experts sont sollicités pour faire une incontournable étude de marché, a précisé Yvon Gagnon.

« Il faut définir les besoins, le mandat et prévoir les coûts, a indiqué le co-porte-parole de la SHAC. En général, le programme fédéral prévoit défrayer 50% des coûts de l’étude, le reste devant venir d’autres partenaires ».

Le comité est déjà en contact avec la Chaire de recherche Musées, gouvernance et droit culturel, dont le titulaire est le professeur Yves Bergeron, du Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Cela devrait faciliter le travail pour peaufiner le cahier des charges et le dépôt officiel des demandes à Patrimoine Canada. M. Gagnon a ajouté que l’on doit aussi prévoir un bail de dix ans (avec le proprio du bâtiment qui accueillerait le musée) avant de lancer le projet.

Le conseiller Jérôme Normand semble fort optimiste pour la suite des choses, compte tenu notamment de la volonté des nombreux acteurs engagés dans la démarche.

Et tout ne s’arrêtera pas là.

« De belles opportunités se créent grâce à la richesse historique des lieux. Pensons aussi dans l’avenir à l’aménagement d’un parcours le long de la rivière des Prairies, entre le parc-nature de l’Ile-de-la-Visitation et le secteur autour de l’école secondaire Sophie-Barat. Il faudra tenir compte toutefois du fait que l’on trouve trois propriétaires institutionnels et trois résidences privées », a-t-il prévenu, ce qui ne garantit pas un tracé qui ferait le bord de l’eau.

Pour la petite histoire, lors de l’aménagement de la piste cyclable, sur le boulevard Gouin, il y a une quarantaine d’années, il avait été question dans un premier temps d’un lien longeant le bord de l’eau, mais la Ville de Montréal avait dû reculer face aux doléances de certains riches propriétaires.

Quoi qu’il en soit, tout porte à croire qu’il faudra attendre qu’Hydro-Québec termine ses travaux visant à renforcer le mur de soutènement vieillissant du barrage Simon-Sicard avant d’aller plus loin.

Des travaux d’enrochement sont en cours sur un segment important des berges en amont  du barrage. Ils visent le rivage près de l’école Sophie-Barat et des secteurs derrière le CHSLD Berthiaume-Du Tremblay (Quartier des générations) et des bâtiments des Sœurs-de-Miséricorde (entre Fort-Lorette et l’Église de la Visitation).

Longue histoire

Site des fouilles du Fort Lorette (Photo: archives jdv)

Rappelons  que le site Fort Lorette avait d’abord fait l’objet d’un avis de classement en juin 2017.

Des fouilles archéologiques effectuées par la firme Arkéos ont mené à la découverte d’une riche collection d’objets témoins associés à la mission de la Nouvelle-Lorette. Les fouilles ont également révélé la présence de trois tranchées parallèles qui correspondraient à des portions de la palissade de pieux de bois du fort.

Mais ce n’est pas tout concernant Fort Lorette, qui était une mission d’évangélisation des autochtones de Montréal. Les experts signalaient aussi que le site présente «un potentiel de recherche important».

A l’origine, à l’intérieur des fortifications et autour, on y trouvait notamment une maison seigneuriale, une école, une église, une maison pour les fermiers, et un village autochtone.

La concrétisation d’un musée est essentielle, aux dires des intervenants, pour dévoiler l’importance de cette mission historique qui se trouve chez-nous.

Récemment, la SHAC a obtenu une subvention de 3000$ de l’arrondissement pour effectuer le catalogage et la gestion des archives et artefacts de Cité Historia (disparu) qui lui ont été récemment confiés par la Ville-centre.

La SHAC dispose de 350 objets muséaux de divers époques, des pièces qui doivent servir de «mémoire». Ils échoueront pour l’instant dans son nouveau local au Centre des loisirs Saints-Martyrs-Canadiens (dans Ahuntsic-Est ou Sault-au-Récollet), une autre aide de l’arrondissement et de la ville. Et ils devraient éventuellement aboutir dans un nouveau musée.

 

 



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